Nous étions quelques uns à avoir quitté l'école de bonne heure, mais pas dépourvus pour autant de curiosité artistique ou littéraire. Certaines de nos découvertes, nous les dûmes à des artistes de rock. En nous précipitant sur le premier livre de John Lennon, In his own write (En flagrant délire dans la traduction française de Christiane de Rochefort et Rachel Mizrahi), nous sommes tombés, dans la préface je crois, sur une allusion à l'oeuvre de Boris Vian. En ce qui me concerne ce nom me renvoyait à la chanson Le déserteur que le trio Peter, Paul and Mary avait enregistré, mais pour le reste ce bonhomme me paraissait a priori à peu près aussi rock'n'roll que Juliette Gréco ou Mouloudji qui n'étaient pas à l'époque ma cup of tea. La lecture de l'Ecume des jours fut un vrai bouleversement pour notre petite bande, suivie de celle de l'Automne à Pékin et de Vercoquin et le plancton. Sans nous vanter je crois que le bouche à oreille que nous déclenchâmes autour de ces bouquins ne fut pas étranger au brusque engouement qui se déclencha peu après et qui conduisit dare-dare à la réédition de la plupart de ses romans et recueils poétiques.
Autre découverte pour nous béotiens ébahis fut celle des poètes et romanciers de la beat generation à laquelle ne fut pas étrangère l'arrivée sur les radios et dans les bacs de Dylan, Joan Baez (sans oublier le côtoiement de Lima, ni même Antoine ou les beatniks d'opérette qui faisaient le décor au Palladium). J'ai encore dans ma bibliothèque La Poésie de la beat generation parue en 1965 chez Denoël, qui fut à ma connaissance la première anthologie de ce mouvement littéraire éditée en France.
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